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Interview

Chaud devant

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Le réchauffement climatique n’est presque plus une fiction. Entretien avec Kim Stanley Robinson.
publié le 16 novembre 2006 à 0h06

Ecrivain californien né en 1952, Kim Stanley Robinson est connu pour son époustouflante trilogie martienne, qui relate le débarquement de cent pionniers sur la planète rouge et sa terraformation. En 2001, il s’est emparé d’un sujet d’actualité, le réchauffement climatique. Le premier des trois tomes, les Quarante Signes de la pluie, vient d’être traduit . Son roman , mêle crédibilité scientifique et message politique. Il suit une poignée de personnages : Charlie, conseiller chargé des questions d’environnement d’un sénateur démocrate, sa femme Anne, chef de projet à la National Science Foundation (NSF), une agence qui attribue des budgets à des projets de recherche, Frank, un pur scientifique détaché pour un an à la NSF, et Leo, qui travaille dans une start-up de biotechnologie. La plupart tentent de convaincre une administration réticente de lutter contre le réchauffement climatique global. L’urgence est là, la banquise se déliteavec des conséquences incommensurables. Rencontre avec l’auteur, de passage à Paris après s’être rendu aux Utopiales, la convention de science-fiction de Nantes.

Pourquoi écrire sur le réchauffement climatique ?

J'essaie toujours de travailler sur les angoisses du temps présent. Quand j'ai commencé ce livre, en 2001, les scientifiques venaient de découvrir le concept de changement climatique soudain. Il s'avérait compliqué de bâtir une histoire sur un réchauffement global qui se déroule sur deux cents ans, trois cents ans, avec deux degr