Menu
Libération
Critique

L'homme kiwi

Article réservé aux abonnés
Ultramoderne solitude et paysages superbes. Rencontre avec la littérature néo-zélandaise.
publié le 16 novembre 2006 à 0h06

L'eau et les collines, la lumière, l'espace, le bois des maisons : c'est d'abord ce qu'on voit, dans le film de Michael Smith qui sert de bande-annonce à la délégation d'écrivains de Nouvelle-Zélande, et c'est d'une beauté rassurante. Ecrire au pays du long nuage blanc (le nom maori) recueille les propos des douze auteurs invités à sillonner la France jusqu'au 25 novembre (1). Poètes et romanciers ­ il y a aussi un auteur de bande dessinée ­ de ce cru 2006 des «Belles Etrangères» se présentent avec simplicité et ferveur. Avant de les rencontrer, de les lire, il convient de savoir deux, trois choses. Sur les paysages, mais pas seulement.

La littérature de Nouvelle-Zélande est la seule au monde dont les figures fondatrices soient des femmes. La pionnière est Katherine Mansfield, dont le séjour français à Menton, sur la Riviera, a donné l'idée à un couple de mécènes d'inviter des compatriotes à résider dans une pièce de sa villa. Viennent ensuite Janet Frame, classe internationale, privée de Nobel par sa mort en 2004, et enfin Keri Hulme, née en 1947. Avec son roman, The Bone People ou les hommes du long nuage blanc, paru en 1983, Booker Prize en 1984 et traduit chez Flammarion en 1996, la Nouvelle-Zélande apparaissait définitivement, et fièrement, biculturelle, à la fois blanche (pakeha) et noire. Née à Christchurch, Keri Hulme appartient à l'île du Sud, comme Janet Frame. La plupart des auteurs des «Belles Etrangères» habitent dans l'île du Nord, à Aucklan