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Libération
Critique

Les yeux de Pâques

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Sans effet, Martin d'Orgeval imprime un regard neuf sur une statuaire immémoriale.
publié le 23 novembre 2006 à 0h11

L'île de Pâques surgit l'été dernier dans la vie de Martin d'Orgeval, en vacances dans l'hémisphère Sud. Entre Bora Bora et Valparaiso, au milieu du Pacifique, il y a ce confetti de 117 km2 avec ses volcans, ses vents réputés puissants, et ses Pascuans qui auraient été cannibales, puis obsédés par leurs oreilles respectives, et, rituellement, discourtois envers leurs envahisseurs successifs. C'est la légende, grosso modo. Aujourd'hui, les touristes viennent de plus en plus nombreux, l'île ­ qui dépend du Chili ­ commence à s'uniformiser. On espère que Martin Parr, qui se plaît tant à parriser le monde, n'a pas encore eu l'idée d'y aller. Restent les statues. «Elles sont face à vous, en colère, et regardent au-dessus de vous, avec une moue... Elles sont écrasantes, et accentuent l'atmosphère dense, impressionnante, basaltique de l'île. Au fond, les statues provoquent un vrai malaise.» Surprise du jeune d'Orgeval, face à son rêve d'enfance, quelques heures après son arrivée au début juillet, c'est l'hiver.

En fait, ça tombe bien, il a envie d'en découdre avec la photographie. Il fait des photos depuis son adolescence (un Minox à 15 ans, puis le Nikon de sa mère), il en a des boîtes et des boîtes, même s'il est plutôt doué en dessin et en mathématiques.

D'ailleurs, il est devenu historien d'art friand, entre autres, de Jean Arp (1887-1966), il n'a pas fini sa thèse sur cet «artiste révolutionnaire et anti-vanités, qui était aussi un poète et un grand voyageur».

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