Nantes envoyée spéciale
Comme dans les contes, l'édition jeunesse a ses géants, ses grands et ses petits, une question de poids et de mesure mais pas seulement. Pour MeMo (Yves Mestrallet, Christine Morault), c'est aussi une question de choix, «une façon d'exister autrement». Dix à douze titres par an, c'est suffisant : «Nous avons trouvé notre boîte à chaussure, il ne faut surtout pas que la chaussure grandisse», explique l'éditrice, Parisienne passée par l'Amazonie avant de s'installer à Nantes où la maison, portée tout d'abord sur le «livre d'images», est née en 1993. Non loin de la Loire qui semble avoir sa part dans l'histoire. Son flux, ses marées. Nous allons d'ailleurs la voir d'un point choisi avant de commencer la visite de la boîte-atelier.
Entendons un bel espace rectangulaire : calme et clair, sol bétonné de foncé, larges fenêtres et mur de pierre dans une sorte d'encablure pavée, autrefois filature, où le temps n'aurait pas filé.
MeMo étonne qui (re) publie aussi bien les poète et peintre constructivistes russes Samuel Marchak et Vladimir Lebedev («Collection des Trois ourses») qu'un inédit anglais endormi depuis une trentaine d'années au fond d'un tiroir (Patavant Patarrière), qu'un classique brésilien (Cobra Norato) du poète moderniste Raul Bopp illustré par l'artiste Sandra Machado dont les grands batiks orneront les bibliothèques de Seine-Saint-Denis, qu'un inclassable américain, Shel Silverstein, qui d'un cercle et d'un trai