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«No Country for Old Men», de Cormac McCarthy : Big Cormac

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L’écrivain américain Cormac McCarthy est mort ce mardi à 89 ans. Libération publiait en 2007 la critique de son nouveau roman après «Méridien de sang», un retour en force destination Texas.
publié le 11 janvier 2007 à 5h23

«J’ai entendu ça une fois dans un film», dit la jeune auto-stoppeuse vers la fin. Elle veut juste ressortir l’échange qui lui a tant plu, mais parions qu’on sera nombreux à vouloir aussi citer tel ou tel dialogue du dernier roman de McCarthy. Ça tombe bien, le film est déjà en boîte. L’été dernier, les frères Coen l’ont tourné à Marfa et dans les désolations du désert de Big Bend, le long de la frontière entre Texas et Chihuahua, là où George Stevens a fait Giant il y a cinquante ans. Et si vous entendez l’accent extra-plat de Tommy Lee Jones en lisant les ruminations conservatrices du shérif Bell, c’est sans doute parce que McCarthy pensait à lui. D’ailleurs, surprise, c’est Tommy Lee qui joue le shérif de Terrel County dans le film des Coen.

Mais c'est en réalité un livre qui appelle des trognes plus anciennes, des voix plus hiératiques encore : Richard Farnsworth pour le shérif, disons, ou son vieil oncle Ellis. Slim Pickens, peut-être. Joe Don Baker pour Carson Wells, assurément : taciturne et méthodique, peut-être avec une pipe comme dans Charley Varrick. Mais comme ils sont tous morts (pas un pays pour vieux jetons), c'est Woody Harrelson qui s'y colle, et Josh Brolin qui fait Moss, le chasseur d'antilopes qui, au début, trouve une valise pleine de billets en plein désert, dans un des trois véhicules troués de balles, et plein de cadavres. Il sait qu'il ne devrait pas, mais il prend l'argent quand même. S'il est difficile de s'empêcher de jouer au c