Le chef décorateur, Pierre Charbonnier, après avoir aménagé un parc de la région parisienne, trouve dans les Hautes-Alpes des paysages parfaitement pyrénéens, avec des bergeries. L'ingénieur du son, Antoine Archimbaud, obtient de l'âne Balthazar qu'il braie au moment voulu. De jour comme de nuit, Ghislain Cloquet, le chef opérateur, contrôle tout, sauf les nuages. Quoi de plus amusant qu'un tournage, qui plus est, le tournage d'Au hasard Balthazar ? S'il n'est pas tout à fait le sujet, si l'équipe technique n'a pas le premier rôle, dans Jeune fille, l'attrait du cinéma alimente la vivacité du récit, il fournit le choeur, le climat, la chaleur. C'est l'équipe du film qui appelle Anne Wiazemsky «jeune fille». On est en 1965, elle est encore mineure, elle vient d'avoir 18 ans. Robert Bresson l'a choisie.
Pour l'adolescente timide et dévastée de chagrin son père est mort , cette rencontre est une bizarrerie inimaginable avant de devenir, très vite, la plus grande chance. Elle se rend chez Robert Bresson («grand, âgé, d'une élégance discrète»), dans l'île Saint-Louis, traînée par son amie Florence, une étudiante plus avancée dans l'existence, elle a «la force d'un jeune garçon et la séduction d'une femme aguerrie». La romancière lui retire son nom, mais on reconnaît Florence Delay. Elle a été Jeanne d'Arc, comme Anne Wiazemsky, Florence en est certaine, doit être Marie. Exit l'entremetteuse. Le vieux maître reste seul avec sa jeune recr