Au nouveau millénaire, un spécimen politique apparaît sur cette planète cette peau de chagrin : l'homo alter. C'est un mutant. Il adapte un vieil appareil cellulaire (marxisme animé, sans tendance Groucho) à une situation nouvelle : la mondialisation par l'ordre libéral (qui n'est peut-être qu'un désordre de nerfs et d'intérêts). Il a ses penseurs, ses réalisateurs. Il lui fallait ses dessinateurs : les enlumineurs plus ou moins distanciés de sa geste. En voici deux. Les mêmes thèmes, parfois les mêmes personnages, dont Gus Massiah, vice-président d'Attac-France, s'y retrouvent mais différemment : le premier album est un reportage, léger ; le second, un acte militant, massif. D'un côté, la puce ; de l'autre, l'huître.
Le journaliste Pierre Cattan, rédacteur en chef du magazine TOC et ancien membre du bureau national de l'Unef, travaille régulièrement avec le dessinateur François Olislaeger. En janvier 2006, ils sont au sixième Forum social mondial (FSM). Ils en tirent cet album, Un autre monde est possible. Il est peu probable qu'un autre monde soit possible. Mais il y a peut-être d'autres possibilités dans ce monde-ci. Les deux auteurs décrivent le tourisme, l'organisation et la bureaucratie du rêve alternatif.
Le forum a lieu au Venezuela. Les congressistes sont au Hilton de Caracas, transformé en village militant. Sauf Bernard Cassen et Ignacio Ramonet, qu'une bulle nous montre attendus à l'aéroport par une voiture noire de la présidence, comme à Cuba :