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Critique

Maison de Konture

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Quatre cents pages d'archives du plus méconnu des fondateurs de l'Association.
publié le 25 janvier 2007 à 5h38

Il y a dans tout geste rétrospectif un faux mouvement. Ici, ce serait de ne plus regarder l'oeuvre de Mattt Konture qu'à travers la lorgnette amenuisante de la sclérose en plaques, maladie dont il découvre être atteint dans le dernier volume de son autobiographie et qu'il lit parfois entre les cases de certains de ses récits anciens, tels Nerf Party (1984), «assez prémonitoire de la maladie que j'ai, cette histoire de système nerveux et de boules de nerf...». En réalité, c'est surtout que Konture est un poète du corps, un primitif sacré, rappelant ici Dubuffet, ayant là un petit air de Michaux mescaliné ou d'Alechinsky, sauf que ce grand timide intitulera alors sa planche «Houla !» comme pour la dénigrer. Sans doute que la névrose ou la maladie peuvent aider à raconter la vie par la muqueuse et la synapse, mais ce n'est évidemment pas une condition suffisante. La paralysie, la dépression au-dessus du jardin et l'état larvesque, la sismographie du trou, du suicide ressortissent à une esthétique plus largement romantique. Après tout, punks et gothiques sont les arrière-petit-fils de Lorenzaccio.

Mattt Konture, 41 ans, est un des fondateurs initiaux de la structure d'édition l'Association, avec Jean-Christophe Menu. Les premières planches que recèlent ces grosses Archives datent de 1983, lorsqu'il débarque de Lozère à Paris (il y retournera six ans plus tard, avant d'aller vivre à Montpellier). Elles constituent la surprise de ce livre, montrent un Ko