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Libération
Critique

SM très fort

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Un manga X où tous les hommes se font violer.
publié le 25 janvier 2007 à 5h38

Qui n'a jamais vu de porno japonais (oui, les trucs avec les gros pixels qui cachent tout) ne connaît peut-être rien de ses tendances bondage. En effet, et surtout dans le porno gay nippon, il faut être forcé pour prendre son pied. Et vas-y que je t'attache et que je te paluche pendant que tu cries «oh non, oh non, arrêtez, monsieur», que je te fiche des trucs dans le fondement en t'arrosant de lubrifiant, que je te fantasme le vase impropre en vase légitime, comme disent les curés. Question interculturelle, sans doute : celui qui se fait pénétrer doit être une femme, et une femme doit être violée, sinon rien. Les mangas de Gengoroh Tagame suivent sans faillir ce programme, pas très anormal donc dans la pornologie de là-bas, juste un peu poussé, et sans les pixels au mitan. Précision typologique : il ne s'agit pas d'un yaoi, histoire gay à l'eau de foutre plutôt destinée aux filles, mais bien d'un genre purement X.

Des six nouvelles proposées, dans un graphisme plus conventionnel que ses habituels dessins en vrille, la première donne le ton et porte au fou rire. M. Tanba, karatéka quadra, signe un contrat de folie pour devenir gladiateur en Amérique. Las, à l'issue de sa première défaite, il se fait sauvagement sodomiser sur le ring par un adversaire déchaîné, tandis que la foule en rut applaudit et que la télé enregistre tout ça. Un magnifique gros plan sur son pantalon déchiré et son oignon empalé nous signalent que, oui, c'est à une vulve que nous sommes supp