Nous souhaitons attirer l'attention de la direction de la SNCF sur le cas de la jeune Suzanne Van Weddingen, docteur en littérature comparée, qui semble nourrir une passion alarmante pour les trains et les chemins de fer. Cette forme singulière de monomanie, a priori bénigne, quoique encore peu documentée à ce niveau d'études, a chez cette femme des effets spectaculaires ; le plus récent est la création d'une revue dont le titre (Des rails) dévoile à la fois le thème traité et la nature du risque (1).
La revue est née en décembre dernier dans une absolue discrétion, comme s'il s'agissait d'ourdir dans l'ombre de premiers attentats contre l'ordre public. Des rails se définit comme «la revue de l'imaginaire ferroviaire» sous toutes ses formes : littéraire, poétique, visuel. «Tous les genres peuvent être représentés, dans la mesure où le chemin de fer est présent», indique l'appel à contributions. Les textes évoquant les canots automobiles et le transport spatial seront immédiatement détruits. Le premier numéro s'ouvre sur le poème TGV Lyon de Claudine Bertrand : «Le ciel avance/ en suçant lentement/ les lacets de la vie/ le train se nomme Nuit/ et je n'ai pas sommeil...»
S'ils n'étaient entièrement mobilisés par la campagne présidentielle, les RG auraient pu voir venir le coup. Enfant, Suzanne Van Weddingen devait sûrement avoir des posters de locomotives sur les murs de sa chambre et des disques du Grand Funk Railroad sur son Teppaz. Pl