C¹était une excentrique avec un regard d¹une sagacité redoutable. La malice et la poésie étaient chez elle assorties d¹exigence, plutôt que d¹indulgence, pas question pour Brigitte Benderitter de céder au confort des bons sentiments, de laisser le goût et le sens de l¹amitié émousser jugement critique et plaisirs piquants de l¹intelligence. Elle est morte mardi soir, des suites d¹un cancer contre quoi elle a lutté le plus longtemps possible pour continuer son travail d¹attachée de presse chez Gallimard, où elle était notamment l¹aimable cerbère des Editions de la Pléiade. Elle était sans âge. Elle était née le 28février 1952. Brigitte Benderitter connaissait la terre entière, en particulier l¹édition germanopratine, et aussi cette autre galaxie qui rassemble les acteurs de l¹art, autour des expositions, des musées et des ateliers, des ouvrages, des manifestations telles que le Mai du livre d¹art. Brigitte Benderitter rappelait volontiers sa vocation d¹origine: elle était géographe, elle avait obtenu à Lyon un diplôme de géographie urbaine, les gisements pétrolifères n¹avaient pas de secret pour elle (le monde végétal non plus, pour les jardins, c¹était un as). En 1974, la voici à Paris, les livres la conduisent d¹abord vers les librairies. Elle contribue à l¹ouverture de la Fnac de la rue de Rennes, puis à la librairie du Moniteur. Aux éditions du Moniteur, en 1980, puis à l¹Usine nouvelle,elle met sur pieds le service de presse. Elle ne quittera plus ce domaine de la commun
Mort de Brigitte Beneritter
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publié le 15 février 2007 à 5h49
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