SAMEDI
London taxi
Je rentre au Caire après avoir passé quelques jours à Londres pour la sortie anglaise de l'Immeuble Yacoubian. Londres est une ville unique en son genre, élégante, traditionnelle, conservatrice. Le volant est à droite et les taxis, tout droit sortis des années 40, possèdent des strapontins pour accueillir davantage de passagers et un petit bouton rouge avec cet avertissement : «Le conducteur est en mesure de suivre votre conversation lorsque le voyant est allumé. Refermez la vitre coulissante pour éviter toute écoute.» La discrétion est une tradition britannique ancestrale.
DIMANCHE
«La Vie en rose»
Je me suis couché tard hier. Il fallait que je reste un peu auprès d'Imane, mon épouse, et de mes filles May et Nada. L'aîné, Sayf, est en voyage d'affaires. Depuis le succès que j'ai, je m'absente une fois par mois au moins. Ma femme se montre compréhensive et m'apporte son soutien. L'écriture est un monde à part. Je m'interroge encore sur les raisons qui me poussent à écrire. L'argent ? Ecrire ne rapporte pas gros dans le monde arabe. La notoriété ? A quoi bon être connu sans connaître les gens en retour ? Non, la vraie récompense pour un écrivain, c'est d'être reconnu. Sentir qu'il touche des milliers de lecteurs et change la vision qu'ils ont du monde. Un jour, à Dijon, une lectrice m'exprima son engouement : «J'ai un petit cadeau pour vous. Comme ça, vous n'oublierez pas l