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Libération

Le bic de Beck

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Pour le "Salon du livre" Libération revisite ses écrivains sur plus de dix ans. Rencontres et interviews.
par DEVARRIEUX Claire
publié le 21 mars 2007 à 7h00

Seule avec une petite fille pendant la guerre: c'est la situation de Béatrix Beck en 1940, quand meurt son mari, Naum Szapiro, juif apatride, c'est la situation qu'avait connue sa mère avant elle, une Irlandaise, veuve en 1916 du jeune écrivain belge Christian Beck, emporté par la phtisie. Il était l'ami de Charles-Louis Philippe et d'André Gide, cela explique que Béatrix Beck ait été la secrétaire de ce dernier, en 1950-1951, juste avant qu'il meure. Une génération, un écrivain. Ou plusieurs, si on prend en compte les Mémoires d'un oncle, le général Spears, qui s'illustra en emmenant le général de Gaulle à Londres à bord de son avion personnel. La fille de Béatrix Beck, Bernadette Szapiro, est l'auteur de deux romans, et sa petite-fille, Béatrice Szapiro (dont le père est Jean-Edern Hallier) vient de publier un premier livre, la Consigne. L'oeuvre de Béatrix Beck compte 23 titres, publiés depuis 1948, date à laquelle la NRF accueille Barny. Elle a eu le prix Goncourt en 1952, pour Léon Morin, prêtre, tourné par Jean-Pierre Melville, avec Belmondo et Emmanuelle Riva. Elle a cessé d'écrire pendant une dizaine d'années, à partir de 1966, lorsqu'elle a enseigné aux Etats-Unis et au Canada, en alternance avec un travail à la Revue de Paris, après avoir fait tous les métiers, en Belgique, en France, en Angleterre. Elle est née en Suisse le 30 juillet 1914. Grâce à l'intervention de Roger Nimier, elle obtiendra la nationalité française, demandée en vain pendant dix-huit ans.
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