Depuis Pour un nouveau roman, Alain Robbe-Grillet avait disséminé ses interventions dans de nombreuses publications collectives. Olivier Corpet et Emmanuelle Lambert proposent ici une sélection de «textes et causeries» dont le plus ancien date de 1947 («Quatre Jours en Bulgarie») et le plus récent de l'an dernier («la Confusion des langues»). Le caractère rétrospectif de ce volume, auquel s'ajoutent 250 pages d'interviews, remet à l'ordre du jour le Nouveau Roman, ce qu'il a représenté et sa postérité. S'il y a ici quelque chose de commémoratif pour les anciens combattants de la textualité, cette compilation introduira les autres à une période où les débats esthétiques faisaient encore la une des médias. Tout est là à nouveau évoqué. La célèbre photographie de famille devant les éditions de Minuit, les textes-manifestes de l'Express et de France-Observateur, jusqu'au nom de «Nouveau Roman» qu'...mile Henriot avait trouvé avant qu'il ne soit repris comme bannière à l'ennemi par le groupe lui-même. Il était donc une fois le Nouveau Roman, «association de malfaiteurs» avait dit Sarraute, mais aussi la Nouvelle critique qui fit front commun. Car devant l'animosité d'une certaine critique journalistique, ce fut l'université qui se chargea en partie de sa réception. Aussi le Nouveau Roman est-il rapidement entré dans l'histoire littéraire avec ses fétiches, son glossaire, ses colloques de Cerisy, et les nouveaux romanciers promus «auteurs du programme».
Les groupes et les éti
Le commerce du voyageur
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par WAGNEUR Jean-Didier
publié le 21 mars 2007 à 7h00
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