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Libération
Critique

Oui ou non

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Promenade un jour de référendum. Le premier roman de Jean-Frédéric Schaub.
publié le 29 mars 2007 à 6h53

Le 29 mai 2005, les Français furent appelés aux urnes pour dire si oui ou non ils agréaient un texte constitutionnel empoté qui promettait de faire avancer l'Europe d'un grand pas. Il pesait sur Paris une chaleur étouffante et la majorité des Français dit non. Jean-Frédéric Schaub a choisi de donner à son premier roman ce titre, le Référendum, pour la probable raison que la promenade que font ses deux héros, Helen et Paul, a lieu dans ce Paris du dernier week-end de mai 2005, jours de référendum, il a également choisi d'écrire ce titre, comme son prénom double, avec deux accents aigus, ça le regarde, tandis que nous, nous regardons Helen et Paul aller l'amble dans les rues recuites.

La politique n'est pas le sujet du livre, quelques allusions à son omniprésence ambiante permettent d'amuser avec des sobriquets, transparents ou non, le président Thénardier (qui succède à feu le président Volpone), Frusquin, de Gaulle (sous son nom propre), le Premier ministre Nistre, Mimolet, le chef de l'opposition, Taylor, le fougueux ministre, et Petöfi le petit qui voudrait bien être calife. Le livre est ailleurs, dans l'allure qu'on a de déambuler à deux sans autre but que d'être là avec deux jours à vivre ensemble comme on aurait deux jours à tuer. Paul est journaliste, enfin, il essaie, dit-il. Helen est son professeur d'anglais, répétitrice plutôt, elle est anglaise. Ils se croisent par hasard, elle lui dit : «Tiens vous êtes là ? Dites, vous avez votre portable sur vous, vous