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Libération

Vive le Québec livre

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publié le 29 mars 2007 à 6h53

«La différence entre le journalisme et la littérature, selon Oscar Wilde, c'est que le journalisme est illisible et que la littérature n'est pas lue.» Tous les vingt ans, ce journal se met en tête d'inverser les termes de la formule en invitant des écrivains à remplacer les journalistes. C'est le «Roman d'un jour» de jeudi dernier (Libération du 22 mars). A peine avait-on refermé ce joli volume qu'il n'y avait plus rue Béranger que champ de ruines et cendriers pleins : il faudra bien vingt ans pour s'en remettre.

Pendant ce temps, au Canada, l'université Concordia recrute des étudiants pour un nouveau cursus : une maîtrise en «littératures francophones et résonances médiatiques». Nous l'écrivons comme nous l'avons lu. Ce programme est censé préparer aux «professions de l'écrit». Non, il ne s'agit pas d'une formation en alternance, genre un coup chez Gallimard, un coup chez Libé. C'est plus compliqué. Les initiateurs de cet enseignement sont partis du principe qu'il était «impossible d'étudier le fait littéraire sans réfléchir aux dynamiques médiatiques qui le traversent». Dynamiques médiatiques ? Prenons un exemple. Une vraie étudiante bûche actuellement ce vrai sujet de mémoire : «Texte et musique dans le Journal d'Henriette Dessaulles, une disposition en abîme de type fractal». Fractal ? Abîme ? Henriette ?

Henriette Dessaulles naît le 6 février 1860 dans une famille de notables de Saint-Hyacinthe, capitale agroalimentaire du