Friedrich Dürrenmatt est né en 1921 et mort en 1990. La Visite de la vieille dame, en 1956, fit du Suisse-Allemand un des dramaturges les plus joués de son temps, tandis que, en tant que romancier, avec le Juge et son bourreau,le Soupçon et la Promesse : requiem pour le roman policier, il inventa ce qu'on appela le polar métaphysique. Mais, toujours, il a peint et dessiné. «Par rapport à mes oeuvres littéraires, mes dessins ne sont pas un travail annexe, mais les champs de bataille, faits de traits et de couleurs où se jouent mes combats, mes aventures, mes expériences et mes défaites d'écrivain», écrit-il en tête de Remarques personnelles sur mes tableaux et dessins, texte de 1978 (traduit par Etienne Barilier) qu'on trouve dans ce volume parmi les multiples reproductions du travail graphique de Friedrich Dürrenmatt. Le thème du chaos et cette ironie particulière qu'est son usage du grotesque qui caractérisent son oeuvre littéraire y sont également présents. L'écrivain y commente son travail d'artiste et on a le sentiment que ces commentaires font partie de ce travail littéraire. «Dans la troisième Crucifixion, c'est un gros juif qui est crucifié, ses bras sont taillés à la hache, il est pris d'assaut par les rats. Ces planches ne sont pas nées d'un "goût pour l'horreur" : d'innombrables humains sont morts d'une manière incomparablement plus horrible que Jésus de Nazareth. Ce qui devrait être notre scandale, ce n'est pas le Dieu
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