Risques et périls est le cinquième volume d'une collection duelle, «Des images et des mots». Après Robert Capa et Josef Koudelka, pour ne citer d'eux, c'est au tour de Don McCullin, grand reporter britannique, d'entrer dans la légende avec son autobiographie, Unreasonable Behaviour, publiée par Jonathan Cape Ltd. en 1990, et aujourd'hui traduite en français. Même s'il aborde les conflits médiatiques du XXe siècle, sans jamais en masquer l'absurdité, Don McCullin raconte aussi l'aventure d'un «indomptable petit voyou», né le 9 octobre 1935 à Londres ; puis s'immobilise au début des années 80, en compagnie de fantômes qui le hantent, «toutes ces victimes de tant de guerres».
Enfance «inconfortable» à la Dickens, McCullin quitte l'école à 15 ans, son père est mort. Boulots d'occasion jusqu'au service militaire dans la Royal Air Force, et, coup de dés inouï, la publication dans The Observer d'un portrait de ses copains, le gang des Guvnors, en costumes du dimanche. Il l'a pris avec son premier appareil photo, entre bagarres et virées au Gray's Dancing Academy, la boîte louche à la mode (où il rencontre Christine, sa future femme : mariage en 1961, trois enfants). Il n'en tire aucune vanité, mais ce jour de gloire, le 15 février 1959, change son existence.
D'abord engagé à l'Observer, puis au Daily Telegraph Magazine, Don McCullin s'enracine au Sunday Times, «le journal le plus excitant du monde». Il s'y sent