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Libération
Critique

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Du flagelle au cil, tous les tuyaux sur le poil que vous n'avez pas dans la main.
publié le 26 avril 2007 à 7h26

Que ceux qui, au vu du titre, s'apprêtent à lire des pages sur les fourrures, moustaches et autres poils de mammifères, attendent avant de se réjouir. L'auteur est jardinier et docteur en biologie végétale. Est-ce à dire qu'il va nous parler de poils végétaux, genre foin d'artichaut et poil à gratter ? Pas seulement. Claude Gudin prend la peine de nous expliquer que le dictionnaire permet de nommer «poil» ce qui est animal aussi bien que ce qui est végétal et qu'on peut donc parler à la fois du cil de la jeune fille, du poil du robinier et du flagelle de la microalgue. Tiré par les cheveux ? (on ne le refera plus, promis, d'autant que l'auteur use et abuse de ce genre de blagues). Pas du tout, explique le biologiste : qu'il s'agisse de kératine chez l'animal vertébré ou de cellulose pour la plante, le poil est toujours fait de structures «tubulaires constituées de microfilaments qui forment le cytosquelette de la cellule». Il ajoute que l'histoire du poil «se fraye un chemin entre l'horripilant et le désopilant en rasant les murs». On vous avait prévenus, le jardinier-biologiste est amateur de calembours et de jeux de mots, et membre du Collège de pataphysique. Il a déjà écrit une histoire naturelle de la séduction et une autre de la mort, ainsi qu'un ouvrage intitulé les Calembourgeois décalés (vous suivez ?). Ceux qui adorent l'Almanach Vermot seront aux anges, que les autres se rassurent, cette Histoire naturelle du poil répond de manière savan