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Libération

Bernhard à abattre

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publié le 10 mai 2007 à 7h41

Ce droit opposable à la violence qu'exprime l'oeuvre de Thomas Bernhard, a-t-il pris sa naissance dans le droit opposable à la violence que la vie même a manifesté à l'égard de l'écrivain autrichien né en 1931 et mort en 1989 ? Gallimard réunit en un volume «Quarto» les récits de 1971 à 1982 (pas les romans ni le théâtre, donc). On y trouve les cinq livres sur son enfance : l'Origine (dont les deux premières phrases sont «La ville est peuplée de deux catégories de gens : les faiseurs d'affaires et leurs victimes. Pour celui qui y fait ses études, elle n'est très souvent vivable que de façon douloureuse, mortellement sournoise et qui, avec le temps, perturbe, dérange, disloque, détruit toute nature»), la Cave (dont le début de la première phrase est «Les autres êtres humains, je les rencontrai dans le sens opposé en cessant d'aller au lycée que je détestais pour me rendre au lieu de mon apprentissage, ma planche de salut, contre toute raison»), le Souffle, le Froid et Un enfant. Le volume regroupe aussi quatre autres livres déjà parus de manière indépendante (Oui, l'Imitateur, les Mange-pas-cher et le Neveu de Wittgenstein), ainsi que le texte «Marcher» (publié auparavant dans le recueil Amras et autres récits, traduit chez Gallimard comme tous les précédents textes cités), ainsi que Trois Jours et un «Entretien d'André Müller avec Thomas Bernhard», initialement pub