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Libération
Critique

Foutre-tombe

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Tout le panache de l'authentique réac dans l'ADG posthume.
publié le 10 mai 2007 à 7h41

En dépit de toute l'affection que l'on peut porter au défunt, il n'est pas rare qu'un enterrement dégénère en fou rire général. Une grimace du croque-mort, un lapsus du curé ou le dérapage alcoolique d'un vieil oncle gâteux, et c'est la grosse rigolade compulsive. C'est à peu près l'expérience qu'offre le tout dernier roman d'ADG, publication posthume deux ans et demi après la mort de l'auteur, emporté par un cancer tenace. C'est triste parce qu'il n'y en aura jamais plus, mais on se gondole toutes les deux pages. Il faut dire que J'ai déjà donné... convoque tous les personnages créés par Alain Fournier, dit Camille, dit ADG, dans la vingtaine de romans noirs qu'il a publié à la «Série Noire» et un peu ailleurs. Personne ne manque à l'appel. Surtout pas Serguie Djerbitskine, alias Machin, dont personne dans sa bonne ville de Tours où il exerça jadis le métier de plumitif à la Nouvelle République du Val-de-Loire, n'était capable de prononcer son nom, d'où Machin (le Grand Môme, Juste un rigolo...). Ni, évidemment, l'avocat Pascal Decroix (Pour venger Pépère), ex-para et militant royaliste (et pas pour Ségolène), réac au grand coeur veillant sur un gynécée composé de sa bonne amie Sophie, de Souen, une ravissante Vietnamienne rescapée d'un réseau de prostitution, et de Monique, alias Moune, jeune merdeuse filiforme et arrogante, sa fille adoptive et réincarnation de Zazie.

C'est avec une certaine jubilation que l'on repérera aussi une farandole de se