Les récentes campagnes présidentielle incluse ont souligné l'importance de la communication politique où interviennent publicitaires, stratèges et autres experts ès sondages. A telle enseigne que la politique semble aujourd'hui se réduire à un spectacle où la forme l'emporterait, et de loin, sur le fond. Le mérite de Christian Delporte est de remettre quelques pendules à l'heure, en resituant le phénomène sur le long terme.
La communication politique ne date pas d'hier. Dès 1929, André Tardieu, président du Conseil conservateur, vantait son bilan sur les ondes. De Gaulle, on le sait, utilisa en virtuose la BBC pour populariser l'action de la France libre avant de s'emparer de l'arme télévisuelle sous la Ve République. Et Jean Lecanuet accrut sa popularité, lors des élections de 1965, en suivant les conseils du publicitaire Michel Bongrand. Dans la même veine, les sondages, importés en France à la veille de la Seconde Guerre mondiale, furent utilisés, mais subrepticement, en 1965. La suite est connue.
La communication politique, dès lors, suffit-elle à assurer le triomphe d'un homme ou d'un clan ? Christian Delporte apporte, à cette question, une réponse nuancée. La maîtrise défaillante de l'outil comme l'erreur stratégique purent conduire au désastre. Michel Debré ne sut jamais trouver le ton juste pour convaincre les Français. Jacques Chaban-Delmas s'embourba dans l'affaire de ses avoirs fiscaux tout comme Valéry Giscard d'Estaing subit, pendant près de seize mois, l'ép