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Libération
Critique

L 'affaire «Callisto»

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Petit imbroglio autour d'une satire de l'ère Bush.
publié le 24 mai 2007 à 7h55

S'il faut en croire la fiction, il vaut sans doute mieux ne pas s'égarer au volant d'une auto aux Etats-Unis. Dans le Bûcher des vanités (Tom Wolfe, 1987), c'est parce qu'il était bloqué dans le Bronx dans son coupé Mercedes que Sherman McCoy se retrouvait piégé dans un imbroglio extrêmement désagréable qui avait à voir avec l'état explosif des ghettos noirs. Vingt ans plus tard, c'est parce que sa vieille Chevy Monte Carlo pourrie rend l'âme dans un trou du Kansas que le jeune Odell Deefus se retrouve embarqué dans une histoire abracadabrante liée à la parano sécuritaire post-11 Septembre. Malgré son nom très Noir du Sud, Odell Deefus, le héros de Callisto, est un jeune homme blanc, un presque géant limite simplet, en tout cas inadapté, le genre qu'on a déjà croisé dans Des souris et des hommes ou Forest Gump («On ne t'a jamais dit que tu étais bizarre ?, lui demande une fille, Ñ Deux ou trois fois»). Odell est animé d'un noble projet ­ s'engager pour combattre les «islamites» en Irak ­ et il a un rêve secret : épouser Condoleezza Rice, exactement son type de femme. Condi lui a «tapé dans l'oeil comme étant la femme la plus intelligente de la planète, et la plus brave aussi, toujours à foncer dans son avion pour faire tout son possible pour la paix mondiale et que sais-je encore, tout le temps très pimpante et élégante dans ses tenues».

L'histoire est racontée par Odell, sur un ton naïf qui fait un peu artificiel, jusqu