Lieve Joris est née il y a 53 ans dans le village de Neerpelt, en Belgique flamande. Partie à 19 ans, elle a voyagé en Afrique, aux Etats-Unis, au Proche-Orient et en Europe de l'Est. A force d'avoir passé du temps au Congo, elle parle un drôle de français mâtiné de «congolismes» et ponctué d'éclats de rires.
«L'Heure des rebelles» marque-t-il la fin d'une trilogie sur le Congo ?
C'est une fin en tout cas provisoire. J'arrive à un moment où il faut que je m'arrache du Congo parce que je me sens dans une nasse. Je ne vois plus rien. Quand j'ai découvert le Congo, ça a été pour moi quelque chose de tellement magique que ça ne me quittera plus jamais. Même si je pense maintenant aller en Chine, au Vietnam, c'est pour pouvoir mieux regarder le Congo un jour. Je vais mettre l'orteil dans l'eau asiatique. Je ne sais pas encore ce que je cherche exactement, mais j'ai envie d'aller vers un peuple qui n'est pas tout le temps en train de penser à comment organiser son Etat, qui est plutôt dans l'économie. Je ne pourrai jamais dire que le Congo c'est fini pour moi. Les personnages de mes livres sont vrais, ils n'arrêtent pas de se faire entendre après que le livre est écrit. Leurs têtes, leurs pieds, leurs bras continuent de remuer hors du livre. En ce moment, j'ai une amie congolaise qui dort sur le sofa à l'étage au-dessus.
Pour la première fois, vous n'êtes pas présente dans votre livre. Pourquoi vous êtes-vous absentée ?
Je ne me suis pas assise en me disant «je vais écrire autre chose