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Libération

Six personnages

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publié le 31 mai 2007 à 8h02

Rarement on a vu autant de fauteuils vides à l'Académie française. Ce n'est pas l'absentéisme, mais l'âge et ses funestes conséquences : six des quarante pensionnaires viennent de se faire la malle pour un monde meilleur. Les survivants sont prêts à accepter n'importe quelles fesses pour regarnir les sièges orphelins. Max Gallo et Claude Imbert l'ont bien compris, qui ont présenté leur candidature au fauteuil de feu Jean-François Revel. L'élection a lieu ce jeudi, et l'un des deux semble assuré de finir avec une épée au côté. L'autre devra juste patienter un peu.

Revel, Gallo, Imbert : éditorialiser dans un newsmagazine, comme on dit chez nous, est aujourd'hui une sorte de voie expresse vers le Quai Conti. Jacques Julliard et Jean-François Kahn ne devraient pas faire tant de chichis, la Coupole ne demande pas mieux que d'abriter leurs vieux jours. Avoir commencé à gauche pour finir à droite est un atout supplémentaire, quand bien même ce chemin vers la lumière aurait pris des décennies. C'est sans doute pour cela que l'ancien communiste puis socialiste Max Gallo vient de se rallier au sarkozysme. Revel avait été plus prévoyant, rendant sa carte du PS dès 1970. Quant à Imbert, il semble ne jamais avoir fréquenté la LCR.

On se demande bien pourquoi, hier, l'Institut avait accepté en son sein le dénommé Victor Hugo, homme qui était parti de la droite dure pour finir dans une gauche quasi communarde. En ce temps-là, l'Académie n'avait peut-être pas trop le choix. Alors qu'a