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Libération
Critique

De bonnes notes

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L'essai de Denis Meuret confronte les systèmes scolaires français et américain, et fait tomber bien des préjugés.
publié le 7 juin 2007 à 8h09

Comparaison n'est (peut-être) pas raison, mais cela lui rassem-ble beaucoup lorsqu'elle est conduite selon les règles de l'art, et, ne pratiquant ni l'autojustification complaisante ni le dénigrement automatique de l'autre terme, s'applique moins à fermer une question qu'à l'élargir. Et la question posée par Gouverner l'école. Une comparaison France/Etats-Unis prend chaque jour de l'ampleur, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique. Denis Meuret, l'auteur de cet ou- vrage de fond, provocant et innovant, est professeur en sciences de l'éducation à l'université de Bourgogne. Fatigué des antiennes sur la foncière infériorité du modèle américain de l'éducation par rapport au nôtre et de l'alliance sacrée pour s'en défendre ou ne pas y dériver, soudant parfois des intérêts pas nécessairement convergents d'éducateurs, gestionnaires, syndicats, administrateurs et/ou politiciens, il est allé voir sur place. De ses interrogations est sorti ce livre sur le gouvernement scolaire, au sens d'une gestion du système éducatif entendue comme «art d'atteindre des objectifs fixés au préalable». Il lui aura fallu évidemment traverser une littérature sur le sujet qui s'étoffe de plus en plus, remettre en perspective des recherches imposantes dans les deux pays, faire fructifier l'enquête dans quelques établissements scolaires du primaire et du secondaire qu'il a menée en Floride, dans l'Indiana, à New York, en 2004, et les compléter avec des entretiens avec une vingtaine de respo