Il faudrait un livre pour raconter l'histoire de la publication des «Papiers» de Kierkegaard. Il semble naturel qu'en France elle revienne aux Editions de l'Orante, que vous dirigez et dont le nom est associé à celui du philosophe...
A défaut d'un livre entier, l'introduction du premier volume des Journaux et cahiers de notes de Søren Kierkegaard décrit à grands traits la nature et l'état des divers papiers manuscrits trouvés dans son appartement immédiatement après sa mort. Elle évoque aussi leur destin éditorial au Danemark, depuis 1869 jusqu'à l'édition actuellement en cours. Elle parle enfin des projets de traduction, notamment de celle qui, en France, connaît, avec ce volume, un commencement de réalisation. Cette publication est en fait le fruit de deux volontés. La volonté, d'abord, des Editions de l'Orante qui, alors que leur publication en 20 volumes des OEuvres complètes de Kierkegaard approchait de sa fin, souhaitaient poursuivre leur effort par la publication d'un second corpus, celui des «Papiers posthumes». Mais les démarches que j'ai entreprises en ce sens au début des années 80 se heurtèrent à diverses résistances. De surcroît, tout laissait à penser que la recherche kierkegaardienne danoise allait bientôt emprunter de nouvelles voies et que, en particulier, une troisième édition des «Papiers posthumes», radicalement novatrice, allait bientôt s'imposer. Il était donc, selon l'expression familière, «urgent d'attendre». C'est en décembre 1993 que fu