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Libération

Luis Sepulveda sur tous les tons aux Nuits atypiques de Langon

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Malgré l'absence de l'écrivain chilien, le festival a exploré son oeuvre.
publié le 28 juillet 2007 à 8h56

Comment s'accommoder de l'absence ? Vivre avec le manque d'un pays, d'un proche, des rêves brisés ? Comment les livres parviennent-ils à panser ces plaies ? Involontairement, mais avec intrépidité, le festival des Nuits atypiques de Langon en Gironde (1) a exploré, jeudi en ouverture, ces existentielles questions.

Faille. Pour ce festival ancré au bord de la Gironde et dédié depuis 1992 à la découverte des musiques et des cultures du monde, jeudi se voulait «journée particulière», tout entière dédiée à l'écrivain chilien Luis Sepulveda, avec qui étaient prévus rencontres et débats. Particulière, elle l'a été puisqu'elle s'est tissée autour de l'absence de Sepulveda : pour raisons familiales, l'écrivain, qui vit en Espagne depuis plusieurs années, a dû rejoindre le Chili en urgence, mardi. Mais les lectures, film ou mises en scène de ses livres, qui ont émaillé la journée, ont approché au plus près l'histoire et l'univers de cet auteur fin descripteur des brisures, des failles qui dévient les destins.

Entre Emilio Pacull, le réalisateur du film Héros fragiles, présenté en ouverture à Langon, et Luis Sepulveda, les liens sont multiples. Tous deux sont nés au Chili entre 1949 et 1950. En 1973, après le coup d'Etat orchestré par Pinochet, Sepulveda, militant d'extrême gauche, est emprisonné. Pacull, lui aussi militant, fuit Santiago. Le 11 septembre 1973, son beau-père, Augusto Olivarès, alors conseiller et ami d'Allende, se suicidait dans le pal