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par Philippe Martinet
publié le 15 août 2007 à 7h00

Vraiment, j'en ai assez. Chaque jour, à midi et demi, lorsque je vais chercher, dans mon congélateur, un plat surgelé pour mon déjeuner, je retombe sur elle. Ma chère épouse, Véra, que j'ai installée là bien au frais, parce que je ne savais pas où la mettre ailleurs. Mais c'est une personne opulente et elle s'étend de tout son long dans le bac, si bien qu'il ne reste que très peu de place pour les surgelés.
Alors, comment est elle arrivée là ? C'est certainement ce que vous allez vous demander, avec la curiosité malsaine du lecteur moyen que vous êtes. Pas difficile : je l'ai tuée de plusieurs coups de couteau une nuit où elle n'est rentrée à la maison qu'à quatre heures du matin. Mari sympathique, mais pas prêt à jouer les cocus magnifiques. Interrogation pour savoir avec qui elle a passé la nuit. « Ca ne te regarde pas » me répond-elle. Là, je sens la colère qui commence à monter doucement mais sûrement . J'insiste un peu en mettant ce qu'il faut de fermeté dans le ton de ma voix : «  Dis donc, espèce de traînée, cela ne m'étonnerait aucunement que tu te sois payé une nuit d'amour  avec le beau Robert. Tu sais, ce prof de gym que tu regardais avec des yeux énamourés lorsque nous avons été invités à une soirée de judo ».
Là, Véra, m'interloque en me crachant à la face « Espèce de sale mec, sûr que le Bob, il est mieux que toi. Il m'aime, lui. Oui, il m'a fait monter au 7ème ciel, cet athlète du sexe  ». J'avais la réponse à ma question. Ma garce de femme avait bi