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Libération
Critique

Grand incendie à la Warner

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L'Ecossais Alan Warner imagine la rédemption d'un dandy de la Costa Brava.
publié le 30 août 2007 à 9h24

Alan Warner, écrivain écossais, est un géant juvénile et avenant né en 1964, auteur de trois romans dont le premier, Morvern Callar, est resté le plus prisé. Manolo Follana est un dandy espagnol, dont la peau délicate ne tolère que la soie, le lin et le pur coton. Il dirige une agence de design, il est né lui aussi en 1964, et il est odieux. «Manolo n'est pas un type sympathique, mais je l'aime bien, dit Alan Warner. Il se transforme, c'est un homme cruel en affaires qui va se montrer capable de compassion. Finalement, il devient le héros qu'il a toujours voulu être, un héros discret qui sauve une jeune fille au cours d'un incendie. Il peut le faire parce qu'il connaît les lieux comme sa poche. L'incendie est pour lui purificateur: il liquide son passé.» Les flammes embrasent l'hôtel qui appartenait à ses parents, et où Manolo a passé son enfance. Les parents d'Alan Warner tenaient eux aussi un hôtel, mais pas sur la Costa Brava, dans les Highlands. Les deux garçons ont en commun l'expérience vertigineuse du «sentiment de l'absence humaine» en morte saison, et se sont vu offrir par leur père une kyrielle de trésors hétéroclites laissés derrière eux par les clients.

Manolo Follana est le personnage principal du nouveau roman d'Alan Warner. Entre les Sopranos, traduit en 2000 aux éditions Jacqueline Chambon, comme les deux livres précédents, et ce Dernier Paradis de Manolo, on compte un chaînon manquant pour le lecteur français, the