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Libération
Critique

Perspective Danielewski

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Un nouvel objet tridimensionnel par l’auteur de «la Maison des feuilles».
publié le 30 août 2007 à 9h24

O Révolutions tient de l’exploit, ou de la prétention. Mark Z. Danielewski, l’auteur du génial et ambitieux la Maison des Feuilles (Libération du 29 août 2002) revient en cette rentrée avec un autre livre impossible à classifier. L’écrivain de 41 ans est venu s’en expliquer à Paris fin juin, accompagné de Claro, son traducteur, responsable d’une nouvelle prouesse. «J’aime le livre. Mais je ne veux pas le fétichiser. C’est un préjugé de dire qu’il faut lire seulement d’une certaine manière.» Du coup, Danielewski a dynamité le livre de l’intérieur. L’objet final, magnifique au demeurant, se lit par les deux bouts, emballé dans une couverture sur laquelle figure un énorme iris. Les pages de garde tournées, le lecteur perd ses repères dans ce qui ressemble à un labyrinthe typographique, et qui se trouve être en réalité une construction mathématique achevée. Trois cent soixante pages, en référence à une circularité pleine, chaque page contenant 180 mots et trois entrées. Au plus près du mitan, se trouvent en colonne des références historiques, qui vont de 1863 à 2063 (mais après 2005, les événements restent à écrire), l’abolition de l’esclavage, l’assassinat de Kennedy, autant de jalons de l’histoire de l’Amérique. Mais ces listes ne sont qu’un bruit sonore, une partition de fond, qui ne nécessite pas d’être lu. Coquetterie symboliste de l’auteur.

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