Des tempêtes de sable et de suie, des cités en ruines, des morts violentes et des renaissances, Songes de Mevlido s'écrit au son des tambours chamans et résonne du chant sacré des morts. Mevlido est le personnage central de ce seizième livre d'Antoine Volodine. Il appartient à cette famille de héros post-exotiques, anciens révolutionnaires, devenus gueux ou insanes et dont Volodine nous rapporte les histoires désastreuses sur fond de camp ou de quartier de haute sécurité. Depuis 1985 où Volodine a commencé à publier ses livres, ces héros ont connu de multiples identités et pas seulement humaines. Ils ont hanté les jungles de l'Amérique latine (le Nom des singes), les steppes de Mongolie (Des Anges mineurs), Macao (le Port intérieur). Nommés Murgrave, Bassmann, Breughel, Dondog ou comme ici Mevlido (presque anagramme de l'auteur), les héros volodiniens se dissimulent sous des pseudonymes pour échapper à leurs poursuivants, qu'ils soient policiers, critiques ou lecteurs. Songes de Mevlido nous enseigne que les identités ne sont que pure fiction et que la mort, plutôt que la vie, reste un songe infernal et sans fin. Aussi peut-on entrer dans l'univers mental de Volodine par n'importe laquelle de ces réincarnations. L'histoire de Mevlido se déroule à Oulang-Oulane, des années après la guerre totale, quand la concurrence pour le pouvoir et l'argent a effacé les utopies égalitaristes. Le monde est divisé en zones, quelques unes encore habitables.
Critique
Volodine, planète des songes
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publié le 30 août 2007 à 9h24
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