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Libération
Critique

Comme un ouragan

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La vie est un roman noir. Signé Chantal Pelletier.
publié le 20 septembre 2007 à 9h43

Elle vit avec l'homme qu'elle aime, sur la côte est des Etats-Unis. Un coin sympathique quand le vent ne tourne pas à l'ouragan, quand les dettes ne s'amoncellent pas avec leur cortège d'agents de recouvrement et de déménageurs, et quand le malheur ne frappe pas à la porte. Or, dès le début du livre, la tempête souffle plus qu'il n'est permis. Et les arbres tombent comme les bâtonnets dans un jeu de mikado. Greg, le compagnon de notre narratrice, est garagiste et corse d'origine. Dodu, sympathique et charmeur. Un matin, il lui fait un flamenco plein de tendresse et de désir avant d'aller jouer avec elle à «l'anticyclone sous la couette». Elle aime l'amour, elle aime la vie. Elle se souviendra de cet épisode heureux.

Comme elle se souviendra des autres vies qu'elle a vécues auparavant. Elle a été femme et mère d'Américain. Un premier mariage dont est né Dean devenu père à son tour. Notre amie est donc une jeune grand-mère. Elle s'est lassée du père de Dean, trop prévisible, lisse. Elle a rencontré son second mari, a été séduite par son allant, son côté confortable, sa sensualité et son tempérament méditerranéen. Elle a passé son voyage de noces en Andalousie sept ans plus tôt et elle en a gardé un souvenir fort. Elle est venue sur ce coin d'Amérique et elle a rencontré des gens. Des voisines, tout droit sorties du feuilleton Desperate Housewives, et un voisin jardinier, forestier, allemand d'origine.

Elle-même est la fille d'une Allemande qui, un jour, est tombée