Menu
Libération
Critique

Høeg, la diagonale du clown

Article réservé aux abonnés
On était sans nouvelles de Peter Høeg depuis dix ans. Il revient avec un thriller métaphysique. Rencontre à Copenhague.
publié le 27 septembre 2007 à 9h48

Copenhague envoyée spéciale

L'écrivain mystérieux et reclus est habituellement une espèce américaine. Il en existe aussi une variété nordique, qui vit dans les forêts danoises et, contrairement à ses cousins du Nouveau monde, se laisse parfois approcher. Peter Høeg, c'est son nom, est devenu célèbre dans le monde entier il y a une douzaine d'années avec la publication de son roman Smilla et l'amour de la neige (Seuil), qui a été traduit en 33 langues et a été porté à l'écran par Bille August en 1997. Depuis 1988, il avait publié une demi-douzaine de livres dont les ventes cumulées ont atteint les 10 millions d'exemplaires dans le monde. Son dernier livre, la Femme et le singe, était sorti en 1996. Depuis, plus personne n'avait de ses nouvelles, disparu (1). La rumeur disait qu'il était quasi autiste, réfugié dans une secte. Les seules informations à peu près crédibles étaient venues d'une journaliste suédoise qui l'avait retrouvé en 2005 dans un centre de développement personnel. Et voilà que, en mai 2006, sort à Copenhague un nouveau roman, judicieusement intitulé la Petite Fille silencieuse.

Quelques jours dans la vie de Kasper Krone, clown et acrobate mondialement connu, au moment où, à 42 ans, il remet sa vie en jeu comme dans une dernière partie de cartes. Kasper est joueur de poker, fraudeur de fisc et amoureux absolu de Bach. Il est doué d'une sérieuse propension à l'introspection et d'une oreille extraordinaire et synesthésique qui lui perm