Menu
Libération
Interview

«Une sensation de waouhhshshh»

Article réservé aux abonnés
De la méditation à la danse. Peter Høeg raconte son parcours, et la genèse de «la Petite Fille silencieuse».
publié le 27 septembre 2007 à 9h48

Quel est le sujet de votre roman ?Je ne suis pas sûr de vouloir répondre, parce que les livres sont aussi des énigmes, des secrets, que le lecteur doit déchiffrer lui-même. Le thème principal est simple : deux enfants ont disparu, un homme essaie de les retrouver. Ensuite, comme dans une musique, d'autres thèmes viennent se mêler au premier. L'idée initiale m'est venue il y a dix ans : je savais que j'écrirais sur un clown et ses relations avec une enfant très spéciale, et je savais qu'il serait engagé dans une quête, une recherche des limites de la réalité. Le personnage du clown m'est venu spontanément mais, rétrospectivement, je peux dire que j'ai toujours admiré les clowns, parce qu'ils sont proches de cette très particulière ouverture d'esprit et de coeur qu'ont les enfants jusque vers 7 ans.

Qu'appelez-vous «limites de la réalité» ?

Nous faisons comme s'il était évident que nous partagions la même réalité. C'est peut-être vrai pour les objets physiques, une table par exemple, mais dès qu'il s'agit de sentiments, de pensées, chacun d'entre nous vit séparé des autres, chacun est dans sa propre réalité comme dans une cage. Par ailleurs, même si, ou justement parce que je travaille avec le langage, je sais que c'est un outil merveilleux, mais aussi une prison. Est-ce possible d'en sortir ? Quelle part de réalité pouvons-nous partager ? Ce sont des questions que je me suis toujours posées, comme mon personnage, le clown Kasper Krone.

Dans ce livre, la musique a une plac