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Libération

Deconstructing Münchhausen

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publié le 18 octobre 2007 à 0h52

Le baron de Münchhausen est un personnage si extravagant qu’on n’en connaît pas tous les avatars. Ainsi en est-il de cette version qui, quand le second volume sera paru, deviendra pour la première fois intégralement éditée en français. A l’origine (voir le Nouveau Dictionnaire des œuvres de Laffont-Bompiani paru en Bouquins), il y a un véritable baron de Münchhausen, un Allemand qui combattit avec les Russes contre les Turcs en 1740. Ses anecdotes furent recueillies, en anglais, par Rudolph Erich Raspe, en 1785. L’année suivante, Gottfried Bürger adapta ce texte en allemand. C’est la version la plus célèbre, que Théophile Gautier traduisit incomplètement en français et à partir de laquelle Terry Gilliam, des Monty Python, réalisa son propre Münchhausen. C’est là que le héros s’extirpe d’un marécage en tirant sur ses propres cheveux. Au XIXe siècle, Karl Lebrecht Immermann, né en 1796 et mort en 1840, publie également ses Aventures du baron de Münchhausen (le roman est sous-titré Une histoire en arabesques), mais son baron à lui est un descendant du baron originel. Le livre contient une satire tous azimuts de la vie littéraire allemande de l’époque, en plein romantisme. Sa fantaisie et sa drôlerie ne se limitent pas à cela. Il y a dans la foule de digressions et la désinvolture générale envers l’intrigue un aspect à la Laurence Sterne que le roman explicite. «De fait, répondit le chasseur, on se sent un peu chez vous comme dans le monde de Tristram Shandy.» Le livre a été tr