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publié le 1er novembre 2007 à 1h14

Romans Thomas Gunzig 10 000 Litres d'horreur pure Illustré par Blanquet. Au diable vauvert, 242 pp., 15 euros. Tout sur le «rape and revenge», le «slasher» et le «survival», genres de films gore que Gunzig pastiche brillamment ici, dans un effort de «modeste contribution à une sous-culture» : «Kathy n'était même plus effrayée, elle venait d'échapper aux tortures d'un malade mental, elle venait de se croire noyée et dévorée par la chose la plus moche qu'elle ait vu dans sa vie, loin devant le foetus de mouton qu'ils avaient un jour disséqué en cours de biologie.» Malgré la distance ironique et les digressions fumantes, l'auteur réussit un suspense tourne page, s'enfonçant dans une baignoire où grouillent les illustrations de Blanquet. Avec un final digne de Jean Ray. Moralité : «le mal existe et. il a bon goût.»

Peter Stephan Jungk La Traversée de l'Hudson Traduit de l'allemand par Bernard Lortholary. Jacqueline Chambon, 256 pp., 21 euros. Comme il est encombrant, le cadavre des pères, dans la littérature de langue allemande ! Ici, le corps de feu le professeur Rubin est carrément étendu, sur deux kilomètres, nu, obscène, sous le pont du Tappan Zee emprunté à bord d'une Cadillac par sa veuve et leur fils, 45 ans, une vocation d'historien interrompue pour une carrière de fourreur à Vienne. Plus l'embouteillage est inextricable sur le pont, plus les souvenirs affluent. Mère et fils rivalisent de mauvaise foi.

Récit Jonathan Franze