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Libération

Il était une foi Robinson

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publié le 1er novembre 2007 à 1h15

Tous les vingt ans, l'Américaine Marilynne Robinson, née en 1947, publie un roman remarquable. Après «la Maison de Noé», l'extravagance adulte vue par une orpheline, «Gilead» est le testament spirituel et sentimental d'un vieux pasteur. Le révérend John Ames écrit une longue lettre à son petit garçon de 6 ans. La généalogie se met en place, trois générations de prédicateurs, le premier ayant pris les armes pour l'abolition de l'esclavage.

«Je ne choisis pas d'écrire un roman, ce sont les romans qui m'arrivent. Une voix s'impose, celle de Ruth quand j'écrivais la Maison de Noé, celle de John Ames, pendant un an et demi, pour Gilead. J'avais accepté une invitation à Cap Cod, à condition de pouvoir faire venir mes deux fils pour Noël. Le hasard a fait que je me suis retrouvée seule. J'étais dans la maison, c'était une journée ensoleillée, il m'est apparu que je connaissais cet homme, John Ames. Je savais juste qu'il était pasteur, il était assis, en train d'écrire à un enfant qui jouait par terre près de lui. Je ne savais pas quelle forme le roman allait prendre. J'aime découvrir, en écrivant, et au moment où j'en ai besoin, ce que je dois savoir de l'histoire.

«Le livre parle de la foi et de la transmission. Dans ces familles du Midwest, la religion imprègne tellement la vie quotidienne qu'il est difficile de la dissocier de l'expérience de l'amour. On peut dire que Gilead est l'illustration du cinquième commandement, Tu honoreras ton père et ta mère