Si vous en avez assez des débats sur le nazisme de Heidegger, si vous ne supportez plus de voir s'opposer les partisans de la vigilance, les adversaires de la repentance et les adeptes du Louvre à Abou Dhabi, si vous ne voulez pas vous mêler de la polémique sur le racisme de Tintin au Congo, si vous êtes fatigué de la bienveillance canaille de notre nouveau président, si vous trouvez ridicule la querelle entre les amoureux du ballon ovale et ceux du ballon rond, si vous êtes à la fois pour les ours en peluche et contre les ours réimplantés, si vous aimez autant le bordeaux que le bourgogne, le champagne que le prosecco, Flaubert que Hugo ou Alexandre Dumas, et enfin si vous n'avez rien contre Kant, Platon, Aristote, Spinoza et Nietzsche, n'hésitez pas et lisez le nouveau best-seller de Ben Schott.
Après avoir publié en 2005 une première livraison de Miscellanées, cet étrange citoyen londonien, collectionneur de prétendues futilités, a réuni en un petit livre qui fait fureur tout ce que vous désirez savoir sur les asperges et l'urine, les menus des prix Nobel ou du Père Ubu, les valeurs caloriques du boudin, de l'agneau, du homard, des spaghettis ou du bifteck frites, cette magnifique alliance de patriotisme et de mélancolie à la française.
Sans proclamation métaphysique, Ben Schott a inventé une immense diaspora des goûts et des dégoûts, valable pour toutes les variétés possibles de mangeurs : anorexiques qui se croient obèses, obèses qui se font vomir, canni