Menu
Libération
Interview

Joseph O'Connor «Au paradis, quand j'aurai Dickens en face de moi»

Article réservé aux abonnés
Story. Entretien. Joseph O'Connor, l'auteur de «Redemption Falls» :
publié le 15 novembre 2007 à 1h29

Joseph O'Connor, né en 1963, est l'auteur d'un recueil de nouvelles, les Bons Chrétiens, et de cinq romans. Le premier, le Dernier des Iroquois, a été publié en 1991. En France, à l'exception d'A l'irlandaise (Laffont), tout est traduit aux éditions Phébus. O'Connor vit entre Londres et Dublin, après avoir séjourné aux Etats-Unis.

Pourquoi avoir choisi cette guerre-là ?

Mon roman précédent, l'Etoile des mers, se passait en 1847, année de la grande famine et de l'émigration. A la fin, le narrateur, un journaliste, faisait remarquer l'ironie de l'histoire : ces pauvres immigrants qui viennent chercher la paix et se retrouvent à combattre dans une guerre qui n'est pas la leur. Cette guerre s'avère très intéressante du point de vue du sentiment d'appartenance. Le sociologue Noel Ignatieff a montré comment elle a «blanchi» les Irlandais (1). Avant, ils étaient traités comme des Noirs. Il n'y avait pas de fondement biologique, c'était juste une discrimination. De nombreux témoignages, ballades, etc., montrent qu'Irlandais et Noirs vivaient ensemble. La séparation intervient après la guerre. Ils ont commencé à s'approprier les valeurs de l'Amérique et à opprimer les autres.

Comment avez-vous procédé ?

Je l'explique dans la postface, c'est le sujet qui m'a choisi, le personnage de la femme qui marche au début du livre s'est emparé de moi et a déterminé le reste. Je ne connaissais qu'elle, Eliza, je ne savais pas si elle me conduisait vers un ou dix volumes. Après, il fallait un contexte, je suis donc allé en bibliot