Nul écrivain, avant Flaubert, n'avait mis le style si haut, ne s'était tant démené pour le sien, transformant son écriture en ascèse. Et, paradoxalement, à côté de ça, il laisse une Correspondance magnifique dont Gallimard publie aujourd'hui le cinquième et dernier volume - trente-quatre ans après le premier (1) -, des textes au fil de la plume, se répétant souvent l'un l'autre et cependant bouleversants. Ce dernier tome couvre les années 1876-1880 (Flaubert, né en 1821, meurt le 8 mai 1880) et rassemble également des lettres retrouvées. Le deuxième volume, contemporain de la conception de Madame Bovary, contenait une flopée de lettres à Louise Colet (elle meurt au début de ce tome-ci) qui étaient comme un art poétique de Flaubert à usage unique. De 1876 à 1880, l'écrivain écrit les Trois Contes et, surtout, Bouvard et Pécuchet, qui restera inachevé. Ici aussi, beaucoup de considérations sur la littérature.
Manières d'écrire
1876 : «Quant à laisser voir mon opinion personnelle sur les gens que je mets en scène, non, non ! Mille fois non ! Je ne m'en reconnais pas le droit. Si le lecteur ne tire pas d'un livre la moralité qui doit s'y trouver, c'est que le lecteur est un imbécile, ou que le livre est faux du point de vue de l'exactitude. Car du moment qu'une chose est Vraieelle est bonne. Les livres obscènes ne sont même immoraux que parce qu'ils manquent de vérité.» A propos de fragments de l'Assommoir : «Zola devient