Outre ses talents de musicien, parolier et dragueur de Marine Le Pen, Katerine, 38 ans, est aussi dessinateur. Et colleur. Doublez votre mémoire est un scrapbook de haut vol, écrit gros au stylo à bille, contenant habiles dessins et articles découpés, remembrance de souvenirs en pièces, étalés de décembre 2006 à mai 2007. L'ambivalence du titre renvoie au projet autobiographique : «doubler» est à la fois étoffer, améliorer la mémoire (lui donner le double de volume et une doublure) et aussi la tromper, fictionner, lui être duplice.
Katerine évoque sa fille, Edie, met en scène sa femme, Helena Noguera. Il dessine celle-ci, la colle nue à ses côtés, se fait des couettes comme elle, rapporte leurs dialogues : «T'as acheté un magazine pour les gros seins ? - Oui, Busty, au kiosque. La honte. - J'aime bien. Je suis surprise, c'est propre. Je m'attendais à plus bordélique. - Au fond, je suis avant tout rigoureux.» Il y a les amis, qui ne sont qu'un prénom et sur lesquels il s'entasse en caleçon lors de «soirées no complex», photos à l'appui. Et ceux qui ont un nom, à l'anniversaire desquels il voit Christine Angot et Doc Gynéco danser ensemble, «un affront pour beaucoup de gens du tout-venant-culturel-emplis-d'eux-mêmes-à gauche-sans-l'être ».
Puis Katerine se tape un peu dessus, dénonce son narcissisme, l'illustre en barbouillant des pages de catalogue Ikea, ou se traite de «Philippe le nazi», son double sadique et tueur de mouches. Rigoureux, Katerine l'est, puisque si D