Fifi Brindacier est une fille pas tellement jolie de 9 ans qui vit toute seule, sans papa ni maman. Elle trouve ça plutôt chouette qu'il n'y ait personne pour lui dire d'aller se coucher au moment où elle s'amuse le plus. Elle attrape par la ceinture les policiers qui veulent l'amener dans un orphelinat, leur fait traverser le jardin et les dépose soigneusement dans la rue. Elle est tellement forte qu'elle peut soulever un cheval et ne va à l'école que pour profiter des vacances.
Elixir de l'enfance. Quand Astrid Lindgren, née le 14 novembre 1907 à Vimmerby, dans le sud-est de la Suède, et morte le 28 janvier 2002, publie en 1945 son premier livre pour enfants, Fifi Brindacier - le premier volume d'une trilogie -, l'histoire est d'abord accueillie favorablement. Puis la tempête éclate. On reproche à Astrid Lindgren de miner la morale, la religion, l'ordre de la société et d'entraîner les enfants à leur perte. Le pouvoir destructeur de ses histoires non conventionnelles, plus philosophiques que pédagogiques, paraissait, pour une majorité de parents petits-bourgeois, plus important que celui de la Seconde Guerre mondiale.
Le livre fut d'abord banni de la bibliothèque enfantine, avant de déclencher presque partout dans le monde une véritable révolution de la littérature pour la jeunesse. Tous les ouvrages d'Astrid Lindgren, dont Fifi Brindacier, les Frères Coeur-de-Lion,Vic le Victorieux ou Ronya, fille de brigand, sont traduits dans 89 langues