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Libération
Critique

A la recherche de la photo absolue

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Conversations. Denis Roche par lui-même, un jeu de piste à travers sa vie et ses images.
publié le 6 décembre 2007 à 1h53

Dans la collection qu'il a lui-même créée, «Fiction & Cie», aujourd'hui dirigée par Bernard Comment, Denis Roche propose une conversation avec Gilles Mora, son compère de longue date (ils ont fondé ensemble les Cahiers de la photographie, en 1980, avec Claude Nori et Bernard Plossu). Ils ont choisi le vouvoiement, «comme à France Culture», mais gardé la simplicité de l'oral à la retranscription.

Volubile. C'est un petit livre sans cholestérol ; on ne s'ennuie pas, on s'amuse beaucoup, parfois ça vole un peu haut, mais pas longtemps. Pour une fois, Gilles Mora a trouvé plus volubile que lui. Titre de leur rencontre : La photographie est interminable. Idée fixe : comprendre comment Denis Roche se retrouve face à la photographie, «ce complément d'enquête». Un jeu de piste, donc, plus qu'un bilan existentiel, avec Roche dans le rôle du Petit Poucet, semant ici et là des cailloux photographiques : on ne s'appelle pas Roche pour rien.

Il évoque ses premiers autoportraits avec Françoise, la femme de sa vie, les arrêts successifs au Pont-de-Montvert (Lozère), près du cimetière, «les gesticulations du hasard», le portrait de Pierre Soulages traversant l'espace-temps comme un pharaon, les nus à la maison, les images tête-bêche. Il ne parle pas en l'air, on le suit des yeux grâce à la reproduction des photographies.

«Horizon gris». Finalement, on s'aperçoit que tout ça est très simple. C'est l'histoire d'un hom