Romans
François vergne La Piscine naturelle Gallimard, 128 pp., 13,50 euros.
Trois femmes à différents âges de la vie. François Vergne s'éloigne un peu de ses textes précédents, en variant les points de vue, parfois même à l'intérieur d'une histoire. Pour l'essentiel, on retrouve son personnage préféré, une adolescente dont il squatte la conscience, et dont il excelle à rendre les élans et les sensations. Ici, nous sommes dans le Sud, la chaleur envoie tout le monde à la rivière. Un garçon guette. Chez les cousines, madame Angèle, la cuisinière, crée une immuable harmonie.
Dominique Louise Pélegrin Le Crocodile rouillé Belfond, 264 pp., 17 euros.
C'est un monde où le vert nid à oncles disparaît, où des dames à talons aiguille poussent le temps à l'intérieur des réveils, où la machine à ratatiner Roger capote. C'est le monde de la Grande Couvée, pas moins de huit enfants, fils et filles du Crocodile rouillé et d'Elastiss, normalement accaparés et injustes. Une famille d'expatriés dans un pays chaud où le père construit des ponts et la mère gère le planning des corvées. La Grande Couvée est des plus polyglottes : elle manie la langue poisson (qu'on n'entend pas), celle des tissus, celle des yaourts, ou encore la langue-avec-les-gants. Aussi la langue eskimo, propice à des tempêtes d'insultes. Tant de langages, inconnus des parents qui parlent en «langue standard», met chacun à l'écart, à l'abri. Ensemble et séparés. Face aux adultes, «il faut savoir tenir ses langues». Heureusemen