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publié le 10 janvier 2008 à 1h53

Romans

Julien Bouissoux Voyager léger L'Olivier, 177 pp., 16 euros.

C'est l'histoire habituelle d'un écrivain entre deux âges, deux eaux, deux livres, deux vies, qui, sans le dire, avec cette autodérision muette, entre orgueil et fatigue, qui donne un certain ton à la page et à sa solitude, se pose l'inévitable question : comment vivre parmi les autres ? Les femmes qu'il aime en aiment d'autres, celles qu'il croise vivent seules. Les livres qu'il écrit pour vivre, des polars, sont «aussi éloignés de la littérature que le trombone d'un quatuor à cordes». La littérature est toujours trop loin, c'est même à ça qu'on la reconnaît. S'il est dans un cocktail d'édition, Tristan Poque - on dirait un héritier exténué d'Alphonse Allais - dit : «J'ai toujours aimé les petits fours, surtout ceux qu'on vous amène en fin de soirée, lorsque les gens commencent à partir et que les serveurs se dépêchent d'apporter les derniers plateaux. J'aime quand il faut finir.» Mais dans la vie il a du mal à commencer. Son ami Poupou, également écrivain en cale momentanément sèche, va l'y aider en s'aidant. Ils se rencontrent sur un banc pour échanger leurs idées et leurs manuscrits, comme Bouvard et Pécuchet leurs chapeaux. L'histoire finit sur un ballon trouvé et un enfant disparu. Voyager léger, c'est écrire de même. Ceux qui restent vous aiment bien, mais vous oublient vite. Ph.L.

Eric Aeschimann Dieu n'existe pas encore Flammarion, 296 pp., 19 euros.

Pris entre les ombres d'un père past