Comme Fleury Michon. La blague n'est pas de nous, mais de son prof de sport, un jour d'école élémentaire. Frédéric Fleury le raconte dans C'est triste, cent douze pages pour mettre «un peu de tristesse dans un monde marrant». Et Frédéric, comme Frédéric Magazine, le collectif graphique dont tous les dessinateurs se prénomment Frédéric - de gré ou de force. Au vu de la seconde anthologie de ce collectif, parue en novembre, on se rend compte que Frédéric Fleury est au naturel moins sage et plus délicatement glauque que l'exotérique C'est triste ne le laisse paraître. C'est d'ailleurs le moins halluciné des albums qu'on vous présente dans ce panorama des voyages internes, n'ayant pas le coeur de vous déflorer les scandales de Frédéric Magazine.
Il s'agit donc ici de rire. C'est-à-dire d'être angoissé, comme le prouve Catherine Lepage (lire page précédente). Pour se gâcher la vie, tout est prétexte, surtout les choses réjouissantes : «En 1987, j'écoute la cassette Vive la Gaule de Richard Gotainer avec mon Walkman dans mon lit. En 2003, je retrouve mon Walkman avec la cassette dedans. Je l'écoute dans mon lit, le Walkman bousille la cassette.»
Le ratage est un art et C'est triste est son manuel. Première méthode : faire des projets gratifiants (poser des étagères) puis s'apercevoir de la foirade (elles font le ventre et l'auteur «a raté Prison break»). Seconde option : douter de soi. Le petit bonhomme tout gauche et sans cheveux qui prête son tra