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publié le 7 février 2008 à 2h14

Récits

Marianne Alphant Petite Nuit P.O.L., 250 pp., 15 euros.

«Etes-vous lacanien ? lui a-t-elle demandé dans les premiers temps. Vous le savez bien, a-t-il répondu d'un ton bourru, sinon vous ne seriez pas ici. Non, justement, elle ne sait pas, elle ne sait rien, toutes les idées s'évanouissent», mais pas tant que ça, parce que le récit de sa vie s'entremêle à des citations enfouies comme des flocons de temps et une très drôle «textanalyse» où la lectrice est sur le divan et le livre à l'écoute : «Cette faim de livres toujours et partout, ce besoin tenace, obscur. Cette avidité jamais rassasiée. D'où est-ce que cela nous est venu ? murmurait encore Béatrice dans ses derniers jours. Oui ? On dirait que vous ne savez pas si votre mère vous a nourrie.» E.Lo.

Chantal Thomas Cafés de la mémoire Seuil, 347 pp., 20 euros.

Qu'est-ce-qu'un café, pour Chantal Thomas ? Un lieu de convivialité distanciée, mêlant surprise, rencontres et liberté. Elle s'y est recueillie, émancipée, retrouvée, développée, de Beauvoir à Roland Barthes. Elle est de la même génération qu'Annie Ernaux. Mais lire Cafés de la mémoire - presque un titre de Modiano, pas tout à fait -, après les Années (voir ci-contre), est une expérience étrange : croisant parfois les mêmes événements, le livre de Thomas est léger, subtil, sensible, joyeux, délicat, glissant, et semble autosatisfait. Contrairement à Ernaux, elle donne la sensation de n'avoir jamais rien subi : aucune plainte, très peu de regrets, du