C'est un roman à grand spectacle qui n'a guère d'équivalent, «une somme psychédélique qui doit autant au pop art qu'à la beat generation» (selon Laure Limongi dans sa postface), «une épopée ironique» qui décrit un complet dérèglement des cultures sud et nord-américaines. PanAmérica date de 1967 et son auteur brésilien, né en 1937, est mort l'an dernier. José Agrippino de Paula fut un des pionniers du tropicalisme, ce mouvement principalement musical dont Caetano Veloso est sans doute le représentant le plus fameux, il a écrit des romans, des nouvelles et des poèmes, scénarisé des spectacles de musique et de danse et réalisé divers films, dont Hitler 3° Mundo en 1968. Le roman est paru quand le Brésil était sous dictature militaire et les Etats-Unis présentés comme un modèle. Drôles de modèles, cependant, que les Américains qui peuplent le livre. En plus du narrateur qui apparaît comme une sorte de personnification délirante du rêve américain vu de l'étranger, le casting romanesque propose, entre autres, Marilyn Monroe qui est folle du corps de ce narrateur, Joe DiMaggio (joueur de base-ball d'exception qui fut le bref mari de la précédente) et Harpo Marx, Dieu et Cassius Clay, John Wayne et Che Guevara, Winston Churchill et Marlon Brando, Moïse, Burt Lancaster et les Beatles. Et des «poulets grillés» utilisés comme arme meurtrière, des lance-flammes qui rendent bien des services, des «raies volantes» qui ont également leurs avantages
«PanAmérica», pop délire
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par Mathieu Lindon
publié le 7 février 2008 à 2h14
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