Pour faire un livre de Jacques Roubaud, il faut de la poésie, des chats, un Macintosh, se lever à 4 heures du matin, le génie de la littérature et aussi de la mathématique - et il en sera question ici.
Mais, en digne successeur de Queneau, Roubaud reste le seul capable de ne pas mettre son lecteur X ou Y entre parenthèses tout en employant des paradoxes retors et des mots compte triple comme topologie,monoïde ou autres paradigme GPS.Impératif catégorique appartient à la suite de proses inaugurée en 1989 par le Grand Incendie de Londres et que l'on désigne globalement par le titre de ce volume. L'écrivain y raconte l'histoire d'un projet de poésie, de mathématique et de roman qui, longtemps médité, n'a jamais vu le jour. Le projet détruit, n'en subsiste que la matière d'un long récit avec incises et bifurcations. Ni fiction ni autobiographie au sens classique, cet ensemble devait se déployer selon six branches pour composer une sextine, mais au fil du temps les choses se sont mises à proliférer. Alors que la sixième branche n'est pas encore parue et que d'autres branches n'ont été publiées que dans des versions courtes, Impératif catégorique est un rejeton de la branche trois, nommée Mathématique deux points, précisément sa deuxième partie.
Jacques Roubaud y raconte sa lumineuse rencontre avec le traité de mathématique de Bourbaki, ses travaux et ses jours jusqu'à la «cérémoniale» soutenance de sa thèse sur ce qu'il nomme